05/03/2013 «Je ne veux pas que les homos, avec lesquels je ne suis pas d'accord, manifestent dans la rue et fassent tourner la tête à mes enfants», a déclaré l'ancien président polonais et prix Nobel de la Paix. Répondant à une question provocatrice d'un journaliste de la chaîne privée de télévision TVN qui lui demandait si les députés homos devraient être assis près du mur, au dernier rang des bancs parlementaires, compte tenu du fait qu'ils ne représentaient qu'une minorité, Lech Walesa a répondu: «Oui, près du mur et même derrière le mur». «Dans tous les domaines, je leur donne proportionnellement à ce qu'ils représentent» dans la société, a expliqué le dirigeant historique de Solidarité, premier syndicat libre du monde communiste. Selon l’ancien président polonais et prix Nobel de la Paix, connu pour son catholicisme fervent, «nous respectons la majorité, nous respectons la démocratie. C'est la majorité qui a construit la démocratie et elle appartient à la majorité. Et tout ce que nous avons, c'est qu'une minorité marche sur la tête de la majorité. Je ne veux que pas cette minorité, avec laquelle je ne suis pas d'accord - mais que je tolère et que je comprends - manifeste dans la rue et fasse tourner la tête à mes enfants et mes petits-enfants. Je suis de la vieille école et je ne pense pas changer. Je comprends qu'il y ait des gens différents, différentes orientations et qu'ils ont droit à leur identité. Mais qu'ils ne changent pas l'ordre établi depuis des siècles. Je ne veux même pas en entendre parler. Qu'ils le fassent entre eux, et qu'ils nous laissent, moi et mes petits-enfants, tranquilles». «Mauvais et nuisible» Plusieurs hommes politiques polonais ont vertement critiqué les propos de Lech Walesa. «Ce qu'a dit mon père est mauvais et nuisible, a déclaré au quotidien Gazeta Wyborcza Jaroslaw Walesa, fils de l'ancien président et eurodéputé de la Plate-forme civique (PO, centre droit, au pouvoir). «Il fait partie d'une ancienne génération, et ses déclarations en sont typiques». Des gens de cette génération ont «une mentalité qui n'arrive pas à suivre le développement de notre société et cela est terrifiant». L'unique militant homo à siéger au Parlement polonais, Robert Biedron, a lui réagi en disant que les déclarations de Lech Walesa lui avaient fait sentir qu'il était «un citoyen de deuxième catégorie». «Je voudrais rencontrer Lech Walesa pour qu'il puisse se confronter à ses stéréotypes, à ses craintes par rapport aux personnes homosexuelles et pour qu'il ne parle plus jamais de cette façon, car c'est de la ségrégation.» Union civile rejetée Une plainte pour «propagation de la haine envers une minorité sexuelle» avait été déposée samedi auprès du Parquet polonais par un petit comité de défense contre les sectes et contre la violence. Actuellement, un militant homosexuel est membre du Parlement polonais ainsi qu'une députée transsexuelle. La Diète, chambre basse du Parlement, avait rejeté fin janvier trois projets de lois destinés à introduire en Pologne, pays à majorité catholique, l'union civile pour les couples homos et hétéros. |
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