15/03/2013 «Un nouveau pape, mais rien de nouveau pour les droits des personnes LGBT»: le Jorge Bergoglio avait déjà combattu très vivement la légalisation du mariage pour tous dans son pays, l'Argentine, et les droits des transgenres. Premier pape venu du continent américain, l'Argentin Jorge Mario Bergoglio a été élu hier soir pour succéder à Benoît 16. L'archevêque de Buenos Aires a choisi le nom de François, qui sera porté, également pour la première fois, par un souverain pontife. Agé de 76 ans, il est le premier jésuite à monter sur le trône de saint Pierre. Mais ceux qui avaient espéré une position plus tolérante de l'Eglise après la démission historique de Benoît 16 le 28 février en seront pour leurs frais. Opposé à l'avortement, Bergoglio avait vivement combattu la légalisation du mariage des couples homosexuels en Argentine en 2010. «Démon infiltré» Dans une lettre aux monastères argentins, tandis que le projet de loi sur l'ouverture du mariage était dans les tuyaux, il avait en effet écrit: «Ne soyons pas naïfs, on ne parle pas ici d'une simple bataille politique. (Le mariage des couples homos est) un tentative de destruction de la volonté de Dieu. Nous ne parlons pas d'une simple loi mais d'une machination du père des mensonges qui vise à perturber et tromper les enfants de Dieu.» Quand la loi a été votée, il n'a pas hésité à parler de «pas en arrière au niveau anthropologique» et même de «démon infiltré dans les âmes»… Sans surprise, il était également opposé à l'adoption par les couples homosexuels, parlant de «menace pour l'identité et la survie de la famille» et déclarant que c'est une «discrimination dès le départ» pour les enfants qui seront «privés des apprentissages humains apportés par un père, une mère, et voulus par Dieu». Contre les transgenres Et ce n'est pas que sur ce point que le cardinal Bergoglio s'était frontalement opposé à la présidente argentine Cristina Kirchner. Il s'était également opposé à la loi favorable aux transgenres leur permettant de choisir le genre inscrit sur leur état-civil. Philippe Clanché, chargé des questions religieuses dans l'hebdomadaire progressiste Témoignage chrétien, analyse ainsi l'élection du pape: il «vient d'un pays qui est en forte sécularisation avec des débats importants, notamment autour du mariage homosexuel. Il a eu à s'affronter à ces questions là. Il a pleinement défendu la ligne catholique mais il sait ce que sont des sociétés laïques et en cours de sécularisation. Politiquement, il était proche des gouvernements péronistes. Il n'était pas dans les courants progressistes», explique-t-il. Pas un allié des LGBT «Un nouveau pape, mais rien de nouveau pour les droits des personnes LGBT», écrivent Gloria Careaga et Renato Sabbadini, co-secrétaires généraux de l'ILGA. «Le mouvement LGBT était bien sûr conscient depuis le début du conclave qu'aucun des papabili pouvant être considéré comme futur pape ne ferait un dirigeant progressiste de l'Eglise catholique romaine. Toutefois, si le nouveau pape est effectivement engagé dans la lutte contre l'injustice de la pauvreté, alors peut-être réalisera-t-il que les personnes marginalisées en raison de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre se retrouvent dans le même cercle de pauvreté et d'exclusion sociale que les autres.» «Comme beaucoup d'autres catholiques dans le monde, j'espèrais que l'Eglise envoie le signal qu'elle cesserait d'attaquer nos familles», déclare aujourd'hui Joe Mirabella, le directeur des campagnes de All Out. «Hélas, l'élection de Jorge Bergoglio montre que les LGBT et leurs amis ne trouveront pas d'allié en la personne du pape François, qui est contre l'égalité. Il va nous falloir travailler encore plus dur pour la réforme et la modernisation de l'Eglise.» |
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