18/03/2013 Ces dernières semaines, Bobbi Lancaster et Fallon Fox ont, chacune forte de leur propre histoire, porté sur le devant de la scène médiatique la question des athlètes transgenres. La première est golfeuse, la seconde combattante MMA. Deux femmes de tête. Deux sportives, deux disciplines totalement différentes, deux parcours de vie. Mais un double point commun. Celui d'être trans et d'avoir agité le landernau sportif ces derniers jours. Outre-Atlantique, la golfeuse Bobbi Lancaster et l'ultimate fighteuse Fallon Fox ont abondamment alimenté les gazettes, et non des moindres. La première, âgée de 62 ans, tente de se qualifier pour le LPGA, le circuit professionnel de golf féminin qui a depuis plusieurs années déjà rayé de son règlement l'obligation d'être ce qu'il qualifiait auparavant de «femme à la naissance». La seconde, âgée de 37 ans, pratique le combat complet et doit attendre que les plus hautes instances de son sport statuent sur la possibilité ou non pour elle de continuer à s'aligner avec les femmes. Bobbi Lancaster est plutôt épanouie. Depuis qu'elle a appris à s'accepter telle qu'elle est et que sa femme Lucy a choisi de rester à ses côtés, de l'accompagner dans sa transition et de rebâtir une nouvelle vie toujours à ses côtés une fois le processus de réassignation de genre terminé (en avril 2010), elle rayonne. Et se consacre au golf, sa passion de toujours. Au point que son rêve de se qualifier pour le tour professionnel n'est peut-être plus très loin. Mais pas le Senior tour, précise-t-elle, car il serait «injuste» de la faire concourir avec des femmes de son âge. «À mon humble avis, a ainsi expliqué Bobbi Lancaster au Arizona Republic, il est tout à fait juste que je joue contre le type de joueuses contre qui j'essaie justement de le faire (plus jeunes, ndlr), parce qu'à ce moment-là, je ne retire aucune espèce d'avantage. Alors que selon moi, si j'étais autorisée à jouer contre des femmes de mon âge, là, j'aurais un énorme avantage. Ce ne serait pas juste. Et c'est pour cela que je ne me mesurerais probablement pas à elles. J'ai été exposée à la testostérone la majeure partie de ma vie. J'ai des bras plus longs, une carrure plus solide, un levier qu'elles n'ont pas. Ce n'est pas juste.» Bobbi veut concourir avec les petites jeunes! Comme l'analyse en écho Cyd Zeigler du site Outsports, «la question de l'âge est un élément intéressant dans la discussion sur les athlètes trans. Tous les débats autour des sportives et sportifs trans se concentrent sur des personnes dont l'âge va de l'adolescence au milieu de la quarantaine. Mais quelles sont les répercussions pour quelqu'un qui effectue sa transition autour de ses 60 ans?» Bobbi Lancaster détient elle-même quelques réponses empiriques à partager puisqu'elle explique dans ce même article du Arizona Republic qu'elle a constaté qu'en dix ans, sa vitesse de swing était passée de 175 km/h à 154... Pour Fallon Fox, le chemin est moins doux. La combattante de MMA a, pour reprendre les termes de la publication, «révélé en exclusivité à SI.com qu'elle était une combattante transgenre», la toute première de la discipline. Et son petit monde d'aspirante aux spotlights de l'UFC, la ligue dans laquelle évolue Liz Carmouche, pourrait ainsi s'en voir totalement chamboulé. Car, conséquence directe de ses déclarations à la presse, une enquête a été diligentée par l'État de Floride concernant sa licence dans la foulée de l'une de ses victoires glanée à Coral Gables, près de Miami. «La communauté médicale est derrière moi pour dire que je ne retire aucun avantage injuste dans la compétition, est-elle alors venue expliquer sur CNN. J'ai commencé à m'entraîner en 2008, c'est-à-dire environ deux ans après mon opération de réassignation de genre. Et j'ai disputé mon premier combat de MMA il y a à peu près un an et demi.» Regardez un extrait de combat dans lequel s'illustre Fallon Fox: MMA, enquête d'identité et bêtise humaine Si Fallon Fox a trouvé du soutien auprès du corps médical et de certains promoteurs de combats, il n'en va pas de même du côté du patron de l'UFC, qui s'était déjà illustré par des propos homophobes qu'il avait ensuite dit vivement regretter. Dana White, le président de la ligue, a ainsi commenté les déboires de la combattante au micro de la radio Sirius XM, en laissant entendre que de toute façon elle n'était pas très douée, et en employant à plusieurs reprises les pronoms «il» ou «lui»: «À propos de tout ce buzz autour de Fallon Fox qui combattrait sous la bannière UFC ou je ne sais pas quoi, a déclaré Dana White, il faut d'abord que vous compreniez une chose: toutes celles que Fallon Fox a combattu ont un ratio victoires-défaites déficitaire. Alors, avant de commencer à penser à l'UFC, dites-vous bien - il était homme et maintenant il est femme - qu'il a battu des filles qui perdent plus qu'elles ne gagnent. Avant de vous exciter sur sa venue en UFC, sachez qu'il est tellement putain de loin d'intégrer l'UFC que ce n'en est même pas drôle». Inutile de préciser que l'ensemble de ces déclarations est à souligner d'un énorme sic. Des déclarations qui ont d'ailleurs fait dire à l'intéressée, Fallon Fox: «La majorité des réactions a été positive. Mais une certaine frange de la société n'y est pas encore. Et ce que nous essayons de faire, là, c'est d'éduquer le monde et de lui faire connaître les athlètes transgenre.» |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|