26/03/2013 Elle est au centre du recours devant la Cour suprême des Etats-Unis pour tenter de faire tomber la loi fédérale qui empêche le mariage pour les homos. Portrait d'une héroïne de la communauté homo outre-Atlantique. A 83 ans, «Edie» Windsor, veuve et lesbienne, porte tous les espoirs de la communauté homo devant la Cour suprême des Etats-Unis, dans le débat qui s'ouvre demain mardi sur la légalisation du mariage des couples de même sexe. Cheveux blancs et allure élégante, cette New-Yorkaise est au centre du recours «United States versus Windsor», qu'elle a intenté pour faire tomber la loi fédérale de Défense du mariage (DOMA). Une «héroïne» de la communauté homo Cette loi, dont Edith Windsor pourrait bien avoir raison au plus haut niveau, prédisent les experts, stipule que le mariage est réservé à «un homme et une femme». Elle refuse les droits fédéraux versés aux couples mariés si les époux sont homosexuels. Malgré sa fragilité et ses ennuis cardiaques, la vieille et menue dame, que ses proches appellent affectueusement «Edie», a porté à bout de bras son histoire personnelle devant la justice des Etats-Unis, au service de la cause homosexuelle. L'«histoire merveilleuse» d'une «rock star», d'une «héroïne» de la communauté homo qui «veut être mariée comme tout le monde», selon un de ses avocats James Esseks. «L'histoire d'une rock star de la communauté homo qui veut être mariée, comme tout le monde» Histoire d'amour de 44 ans Dans son recours de 62 pages devant la Cour suprême, Edith Windsor confie comment elle est tombée amoureuse de Thea Spyer au début des années 60, «quand les gays et les lesbiennes risquaient de perdre leurs familles, leurs amis et leur gagne-pain si leur orientation sexuelle venait à être connue». Après une courte union à un homme, «car elle ne pensait pas possible de vivre ouvertement en tant que lesbienne», celle qui travaillait dans la programmation informatique à la commission américaine à l'énergie atomique puis chez IBM, a vécu cette «relation amoureuse jusqu'à la mort de Thea Spyer, 44 ans plus tard», raconte-t-elle dans le document. «Vie personnelle sur la scène publique» Le couple de New-Yorkaises s'était marié à Toronto, au Canada, en 2007 - car le mariage homosexuel n'a été légalisé à New York qu'en 2011. «Edie» avait 77 ans. Deux ans plus tard, à la mort de Thea d'une sclérose en plaques, Edith s'est vu réclamer 363.000 dollars de droits de succession pour hériter de l'appartement new-yorkais de la défunte. «Un impôt fédéral qu'elle n'aurait jamais eu à payer si elle avait été une veuve hétérosexuelle», explique Me Esseks. «On a un couple qui a vécu ensemble pendant quatre décennies, qui s'est entraidé "dans la santé comme dans la maladie", comme on dit dans l'échange des consentements», mais auquel le gouvernement fédéral décrète, à la mort de Thea, «qu'elles n'étaient pas mariées», ajoute l'avocat. Croisade contre DOMA Avec sa «force de caractère» et son «courage», la veuve octogénaire a mis «chaque détail de sa vie personnelle sur la scène publique» dans sa croisade contre DOMA, dit le juriste de l'Union américaine pour la défense des libertés (ACLU). Elle l'avait emportée devant les tribunaux new-yorkais, qui ont reconnu par deux fois la loi anticonstitutionnelle, car discriminatoire sur la base «de l'orientation sexuelle». Une bataille qu'elle a menée contre le gouvernement Obama devant les tribunaux new-yorkais, mais qu'elle mènera à ses côtés mercredi devant la Cour suprême, le président américain réclamant désormais que la loi soit abrogée. «Thea serait fière», lâchait l'octogénaire, en apprenant que son affaire avait été choisie par la plus haute juridiction du pays. «C'est l'aboutissement d'un engagement qui a démarré en 1967 quand nous n'osions pas rêver à notre mariage.» Regardez la bande-annonce du documentaire Edie et Thea: a very long engagement, qui raconte l'histoire d'amour d'Edith Windsor et de sa compagne: Et ce clip réalisé par American Civil Liberties Union, qui revient sur son combat: |
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