29/04/2013 DANS LE VESTIAIRE DES FILLES. Une étude révèle que quatre athlètes féminines finalistes d'épreuves à Londres 2012 possèdent en fait le chromosome Y de la masculinité. Une première dans le monde sportif. Tout a commencé par un taux de testostérone plus élevé que la normale pour une femme, pour que plusieurs athlètes finalistes d'épreuves lors des Jeux olympiques de Londres se retrouvent dans le collimateur du Comité international olympique (CIO) et de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF). Lesquels ont aussitôt saisi deux experts, les professeurs Patrick Fénichel et Charles Sultan, des CHU de Nice et Montpellier, se disant que peut-être il y avait du dopage dans l'air. Mais c'est finalement une autre raison qui s'est révélée source de ces taux élevés. Car, comme l'a dévoilé ce vendredi 26 avril La Dépêche du Midi, les tests médicaux ont permis d'arriver à la conclusion suivante: «Quatre (de ces athlètes) présentent, malgré leur genre, le chromosome Y qui ''signe'' la masculinité.» Autrement dit, elles souffrent d'une anomalie génétique très rare et dont elles n'avaient vraisemblablement pas conscience avant ces examens. Et qui explique leur taux de testostérone correspondant à celle d'un homme de 18 ans. Une cellule de soutien psychologique aurait d'ailleurs été mise en place pour ces sportives dont ni l'identité ni la nationalité n'ont pour l'heure été révélées. «De genre féminin, mais virilisées à la puberté» Le CIO n'a pas encore réagi puisque ces résultats, que la Dépêche s'est procurés, ne seront officiellement publiés dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, la référence mondiale en matière d'endocrinologie, que d'ici quelques semaines. Le Pr Charles Sultan, lui, a expliqué un peu plus en détail au quotidien du sud les constatations auxquelles lui et son collègue sont parvenues: «(Le chromosome Y) génère une très forte production de testostérone, explique-t-il. (Ces athlètes) sont nées avec des organes génitaux féminins. Elles portent un prénom féminin. Elles ont été élevées dans le genre féminin. Mais, elles se sont virilisées au moment de la puberté avec le développement musculaire considérable, une ossature de garçon et surtout un taux de testostérone semblable à celui d'un homme». Identifiée pour la première fois au monde chez des championnes, cette anomalie génétique constitue-t-elle de fait un avantage sur le plan sportif ? «Oui, incontestablement, affirme le chef du département d'hormonologie au CHU de Montpellier. Ces athlètes bénéficient d'une masse musculaire plus importante que chez les autres compétitrices, disons que la masse musculaire est augmentée de 25%. Puisqu'elles ont un taux de testostérone supérieur, elles bénéficient de plus de force, d'agressivité en compétition et d'un avantage psychologique.» Des résultats qui risquent de faire autant de bruit que l'affaire Caster Semenya, survenue dans la foulée des Championnats du monde d'athlétisme en 2009... |
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