03/03/2014 Militant.e.s et entreprises avaient fait pression pour que Jan Brewer empêche le passage de la loi. Jan Brewer disposait de seulement cinq jours pour promulguer ou non la loi votée à la Chambre des représentants jeudi 20 février. La républicaine, réputée très conservatrice, s’est prononcée hier et a fait part de sa décision lors d’une conférence de presse: «Notre société fait face à beaucoup de changements considérables. Cependant, je pense sincèrement que la loi 1062 peut potentiellement causer plus de dégâts qu’elle ne propose d’en régler, et diviser l’Arizona de façon inimaginable», a-t-elle déclaré. Au grand soulagement des défenseurs/euses des droits des LGBT, Jan Brewer a opposé son veto à la loi. Si elle considère la liberté religieuse comme «une valeur fondamentale», elle affirme néanmoins que la «non-discrimination l’est tout autant». Les républicains Mitt Romney et John McCain (ex-candidats à la Maison Blanche) avaient ouvertement désapprouvé la loi et incité la gouverneure à opposer son veto. RÉACTIONS DES PRO ET DES ANTI Cathi Herrod, du Center for Arizona Policy, l’organisation conservatrice qui a participé à l’écriture du projet s’est montrée très déçue par le choix de Jan Brewer: «C’est un triste jour pour ceux et celles qui chérissent et comprennent la liberté religieuse.» Les opposant.e.s à la loi, qui s’étaient mobilisé.e.s hier en organisant des manifestations et des rassemblements à travers tout l’Etat, ont accueilli avec joie la décision de la gouverneure: «La discrimination n’a pas sa place en Arizona, a réaffirmé Alessandra Soler, directrice exécutive de l’American Civil Liberties Union (Aclu) de l’Etat. Nous sommes reconnaissant.e.s qu’elle ait empêché cette loi scandaleuse de prendre effet, et que l’Arizona puisse garder ses entreprises ouvertes à tout le monde.» PRESSION AUTOUR DE LA TENUE DU SUPER BOWL Durant toute la semaine, militant.e.s et entreprises ont fait pression sur la gouverneure pour qu’elle ne promulgue pas la loi, notamment la National Football League, qui a mis en garde contre son application. En effet, la NFL a attribué la 49e finale du Super Bowl en 2015 à Phoenix, capitale de l’Arizona… mais pourrait tout à fait changer d’avis: «Notre politique insiste sur la tolérance et l’inclusivité et interdit la discrimination basée sur l’âge, le genre, la race, la religion, l’orientation sexuelle ou aucun autre critère, a fait savoir le porte-parole de la fédération Greg Aiello. Nous suivons la question en Arizona et allons continuer à le faire si le texte devait être promulgué en loi, mais nous ne ferons pas plus de commentaires pour le moment.» De son côté, le comité d’accueil du Super Bowl en Arizona a affirmé qu’il «ne soutenait pas cette loi»: «Sur ce sujet, nous avons clairement entendu de la part de nos différents intervenants que l’adoption de cette législation serait non seulement contraire à son objectif mais porterait un sérieux coup au potentiel économique de l’Etat.» UN RISQUE POUR L’ATTRACTIVITÉ DE L’ÉTAT Plusieurs grandes entreprises ont elles aussi pris position contre la loi, telles que Apple, Delta Airlines, McDonald’s, American Express ou Home Depot. Elles ont rappelé à Jan Brewer que la promulgation d’une telle loi aurait des conséquences négatives en termes d’économie. En effet, une loi permettant de refuser de servir des clients homos ou bisexuel.les, risquerait de rendre l’Arizona beaucoup moins attractif pour les entreprises. Le militant Scott Wooledge a recensé celles qui ont appelé Jan Brewer à ne pas signer cette loi. ANDERSON COOPER PIÈGE UN SÉNATEUR FAVORABLE A LA LOI Autre grand moment de cette semaine, l’interview remarquée du sénateur républicain Al Melvin par Anderson Cooper, qui n’a pas boudé son plaisir de mettre le politicien face à ses contradictions. Le journaliste a commencé par faire admettre au sénateur, qui a voté pour la loi sur la liberté religieuse, que l’Arizona n’était pas doté d’une loi protégeant les gays et les lesbiennes contre les discriminations, et que par conséquent, il était d’ores et déjà possible de renvoyer un.e employée au motif de son orientation sexuelle. «Pouvez-vous me donner un exemple spécifique où une personne en Arizona a été forcée de faire quelque chose contre ses principes religieux?» interroge le journaliste. Le sénateur peine et s’emmêle les pinceaux, jusqu’à ce qu’Anderson Cooper ne le mettre au pied du mur: «Vous ne pouvez pas me dire si c’est déjà arrivé?» «Non, mais c’est arrivé ailleurs, et on ne veut pas que ça arrive ici.» «Mais c’est arrivé dans des États qui protègent spécifiquement les homos, et ce n’est pas le cas en Arizona… donc ça pourrait arriver en Arizona.» |
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