27/03/2014 À la veille des premiers mariages de couples homos en Angleterre et au Pays de Galles le 29 mars, la chaîne britannique Channel 4 interroge les rapports entre religion et homosexualité dans l’islam. Samedi 29 mars, les premiers mariages entre personnes de même sexe seront organisés en Angleterre et au Pays de Galles, après l’adoption définitive de la loi en juillet 2013. À cette occasion, la chaîne britannique Channel 4 diffuse une série de reportages sur la communauté LGBT outre-Manche intitulée We are so gay, coordonnée par la journaliste Cordelia Lynch, et qui propose, entre autres de questionner les rapports entre l’islam et l’homosexualité au travers d’un reportage sur les femmes qui sont lesbiennes et musulmanes. Deux jeunes femmes ont été interrogées par la reporter. Elles sont pratiquantes, portent le hijab et prient à la mosquée. La religion est une part de leur identité, leur sexualité également, mais elles souffrent de nombreux préjugés et discriminations. Les difficultés pour vivre leur sexualité dans leur communauté sont nombreuses et certaines choisissent de se marier tout en menant une double vie. Pour l’une d’entre elles, les difficultés viennent aussi d’une forme de racisme à l’intérieur de la communauté lesbienne. «Ce n’était pas seulement être une lesbienne musulmane, c’était aussi avoir la peau mate», a-t-elle confié à Cordelia Lynch. Elle ajoute: «Pour moi c’était difficile, parce je pense qu’elles n’étaient pas habituées à une femme qui porte le hijab comme moi… et qui revendique sa sexualité.» L’ISLAM ET L’HOMOSEXUALITÉ INCOMPATIBLES ? Par ailleurs, la journaliste Cordelia Lynch est également revenue sur la polémique qui a frappé de plein fouet la BBC et son émission Free Speech, organisée le 12 mars dernier à la mosquée centrale de Birmingham, accusée de censurer une question sur l’homosexualité dans l’islam. Lors d’une émission dans le cadre de We are so gay, elle a notamment interviewé Asif Qureshi, plus connu sous le pseudonyme de Asifa Lahore, qui se définit comme «la première et unique drag queen musulmane» gay et britannique, et Mohammad Naseem, président de la mosquée de Birmingham qui, dans une lettre ouverte au Huffington Post, a défendu la décision de bloquer la question lors de l’émission et qui fait le lien entre homosexualité, pédophilie et pulsion meurtrière. En réponse, le jeune homme d’origine pakistanaise a rappelé que «l’orientation sexuelle n’est pas un choix». Il poursuit: «Ce qui est un choix c’est l’ignorance et les préjugés inhumains sur la question. Deuxièmement, Dr Naseem défend l’idée que c’est ok d’être gay tant que tu n’es pas musulman, et je ne suis absolument pas d’accord avec ça.» «Il y a des milliers de personnes au Royaume-Uni qui s’identifient comme homos et musulmanes aujourd’hui, et des milliers qui cherchent à faire leur coming-out ou qui cherchent dans leur foi une forme d’acceptation.» S’il défend la parfaite compatibilité entre les identités musulmane et LGBT, Asif Qureshi confie que c’est pour lui un véritable «défi», même s’il est très heureux dans sa vie et que ses parents et sa famille le soutiennent. En janvier 2006 déjà, Channel 4 diffusait un documentaire intitulé Gay muslims, sur les difficultés d’être homo et musulman.e pratiquant.e. En France, une association comme Homosexuel.le.s musulman.e.s de France (HM2F) mène son combat pour montrer la compatibilité entre l’identité LGBT et l’islam. |
Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
Conditions d'utilisation |
|