01/04/2014 Le texte, similaire à la loi qui est entrée en vigueur en 2013 en Russie, punirait de peines de prison pouvant aller jusqu’à 6 mois toute action ou tout discours positif sur l’homosexualité. Après la Russie, le Kirghizistan… Mercredi 26 mars, une proposition de loi a été déposée devant le Parlement de cette ancienne république de l’union soviétique, qui vise à interdire toute promotion de l’homosexualité sur le modèle de la loi anti-«propagande homosexuelle» russe, votée il y a presque un an, en juin 2013. À l’état de brouillon, le texte prévoit d’amender le Code criminel, le Code de responsabilité administrative, la loi d’assemblée pacifique et la loi sur les médias de masses. Il n’est pour l’instant qu’en ligne pour ensuite être débattu publiquement. Il cherche à punir par des peines pouvant aller jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 5 000 soms (66,5 euros) toute déclaration «positive» au sujet des pratiques sexuelles non-traditionnelles (entendre ici la sodomie, le lesbianisme, et d’autres formes de sexualité), et restreint ainsi le droit de se réunir en assemblée pour les personnes et associations LGBT kirghizes. Depuis, les réactions des ONG des droits humains comme Human Rights Watch (HRW) ou des membres du Conseil de l’Europe et du Parlement européen n’ont pas tardé à tomber. Pour Hugh Williamson, directeur à HRW pour l’Europe et l’Asie Centrale, «ce texte draconien est ouvertement discriminatoire envers les personnes LGBT et nie aux citoyen.ne.s kirghizes leurs droits fondamentaux». «Les auteur.e.s de ce texte homophobe devraient le retirer immédiatement, et le gouvernement et les partis politiques doivent s’élever contre une telle législation, et dire clairement qu’elle n’a pas sa place au Kirghizistan», poursuit-il. En janvier 2014, l’ONG avait par ailleurs publié un rapport intitulé «Ils ont dit qu’on le méritait» qui dénonce avec vigueur les abus et les violences policières à l’encontre des gays et des bi.e.s dans ce pays d’Asie centrale. De leur côté, Andreas Gross et Robert Biedrón, les rapporteurs de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, responsables, respectivement, des relations avec le Kirghizistan et sur les questions LGBT, ont également exhorté ce voisin de la Russie à retirer le texte, en soulignant les contradictions de passer une telle législation liberticide tout en souhaitant se rapprocher du Conseil de l’Europe. Un appel similaire à celui lancé par les député.e.s du Parlement européen, Michael Cashman et Nicole Niil-Kielsen, membres de l’intergroupe sur les droits LGBT du Parlement Européen. «Cela fait seulement 16 ans que le Kirgizistan a décriminalisé l’homosexualité. C’est inacceptable que des gens puissent être encore mis en prison parce qu’ils sont qui ils sont, ou même parce qu’ils partagent des informations objectives sur les différentes orientations sexuelles», a ainsi déploré la Française Nicole Niil-Kielsen, également vice-présidente de la délégation pour le Kirghizistan au Parlement européen. |
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