01/07/2003 C’est dans une quasi indifférence que la CSD a traversé les rues de Zurich (Suisse) samedi dernier. Un petit millier de zurichois a pu jeter un regard blasé sur les quelque cinq mille participants. "Les gens ne viennent plus voir la parade depuis qu’ils savent que nous ne sommes pas nus", ironise Moel Volken, secrétaire de Pink Cross. La parade n’était composée que de quelques petits chars et manquait cruellement de rythme et de motivation. La métropole zurichoise n’ayant plus de droits politiques à revendiquer, et dans un contexte où les événements gays ne manquent pas, le modèle romand de la Pride itinérante apparaît comme une excellente solution pour la Suisse alémanique. Une discussion aura lieu mercredi entre les organisateurs et les associations nationales, à savoir quel sera le sort de l’édition 2004. Le CSD-Awards a été remis aux organisateurs de l’exposition "Lesbiennes et Gays d’hier et aujourd’hui" présentée l’année dernière à plus de dix mille visiteurs à l’Hôtel de ville de Zurich. Cette exposition retraçait l’histoire des premiers Suisses qui ont osé écrire et vivre leur homosexualité du XIXème siècle à nos jours. A Vienne (Autriche), la parade pouvait paraître un peu fade cette année, la ville ayant l’année dernière accueilli l’EuroPride. Pourtant, selon les organisateurs, ce sont tout de même 200.000 personnes qui ont grossi le cortège samedi après-midi, au fur et à mesure que la vingtaine de chars évoluait sur le Ring, la prestigieuse artère entourant la vieille ville. Le gouvernement de coalition entre la droite chrétienne et les populistes a été la cible unique des critiques, alors que les verts et les socialistes avaient chacun leurs banderoles. La mairie de gauche avait même mis les cars de nettoyage du défilé à contribution : les camions municipaux étaient repeints aux couleurs de l’arc-en-ciel et, pour l’occasion, les employés portaient des t-shirt "Make Love, No Dishes" très saillants. Car même en revendication, le viennois se doit de rester propre ! La parade associative de Deventer (Pays-Bas) a rassemblé 12.000 personnes, ce qui n'est pas vraiment exceptionnel (les chiffres tournaient autour des 50.000 il y a 10 ans), ni complètement ridicule. On y aura vu les parents d'homos, toutes sortes d'associations, et quelques chars, mais rien de bien spectaculaire: les média néerlandais ont franchement boudé la manifestation, et préfèrent attendre la Canal Pride d'août pour tenter de s'abreuver d'images scandaleuses. Dommage pour une parade dont le thème était "Soyons visibles". A Berlin (Allemagne), le 25ème Christopher Street Day (CSD) a réuni plus de 600.000 personnes, menées par le maire ouvertement gay de la ville, Klaus Wowereit, qui défilait avec con compagnon. Plusieurs députés, notamment l'écologiste Claudia Roth, chargée d'affaires du gouvernement allemand pour les droits de l'Homme et l'aide humanitaire, participaient à cette manifestation placée cette année sous le slogan "être accepté plutôt que toléré". Les manifestants ont réclamé une loi contre les discriminations, rappelant au chancelier Gerhard Schroeder l'une de ses promesses électorales. A Madrid (Espagne), après un défilé qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes, les organisateurs ont lu un manifeste pour demander de lutter "de manière active contre la discrimination, que cela soit dans les lois, dans le travail, à l'université et dans la famille". "Notre lutte est une lutte en faveur de la raison, de la dignité des personnes. Nous sommes convaincus que la diversité enrichit toutes les sociétés. Nous voulons mettre fin à l'ignorance, la peur, la violence. (Nous sommes pour) un monde où la diversité sera possible et où s'aimer sera possible pour tous et toutes", selon le manifeste. Même combat à Lisbonne (Portugal) où 500 personnes ont défilé. Toutes les formations politiques avaient été invitées à participer à ce rassemblement, mais seul le bloc de gauche (extrême gauche), la Jeunesse communiste et les Verts ont accepté. Environ 200 homosexuels, hommes et femmes, ont défilé sans incident pendant une heure samedi matin dans le centre de Zagreb (Croatie) pour la deuxième gay pride croate. En tête du cortège, les premiers rangs de manifestants avaient déployé au-dessus de leurs têtes un immense drapeau arc-en-ciel. C'est la deuxième fois depuis l'indépendance de la Croatie, en 1991, que les homosexuels manifestent ainsi ouvertement leur orientation sexuelle. La première gay pride de l'histoire croate s'était tenue à Zagreb le 29 juin 2002. Plus politique que festive, cette marche, qui se tenait le même jour que les gay pride organisées dans d'autres capitales européennes, n'avait pas le même caractère exubérant. Pas de chars, pas de musique, mais des banderoles et des pancartes réclamant l'égalité des droits pour les homosexuels. Des milliers de personnes ont assisté dimanche à la traditionnelle gay pride de Toronto (Ontario, Canada), faisant fi des craintes liées au SRAS, notamment pour célébrer un jugement récent autorisant les couples homosexuels à se marier civilement (lire Quotidien du 11 juin). La ville, très affectée par la crise du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) qui a fait fuir les étrangers et en partie vidé les hôtels depuis le printemps, a ainsi retrouvé un peu de vitalité touristique. Pour les organisateurs, le défilé était le point d'orgue d'une semaine de célébrations de la fierté gaie, particulièrement réjouissantes cette année pour les couples de gays et de lesbiennes. Depuis le 10 juin, près de 250 couples de même sexe se sont déjà mariés à Toronto et la ville avait décidé de garder son bureau des mariages ouvert ce week-end pour accepter les demandes ou délivrer des certificats de mariage aux participants de la gay pride. Des dizaines d'homosexuels et de représentants d'autres minorités ont défilé samedi dans le centre de Santiago (Chili) pour demander la fin de la discrimination à leur encontre. Vêtus d'habits de femmes et brandissant des pancartes, les manifestants se sont regroupés sur la Plaza de Armas. Aucun incident n'a été signalé avec les forces de l'ordre. Le président du Mouvement de libération homosexuelle, Rolando Jimenez, a annoncé que son organisation remettrait aux autorités une proposition pour faire du 28 juin la "journée nationale de la non-discrimination". "Nous voulons que cela soit une reconnaissance de la diversité et de la nécessité d'avancer, en tant que société, pour mettre fin à toute forme de discrimination", a-t-il ajouté. A Calcutta (Inde), plus de 100 personnes ont défilé, appelant à plus de tolérance à l'égard des homosexuels, sous les regards de centaines de badauds peu habitués à de telles manifestations dans cette métropole de l'est de l'Inde. "Laissez-nous aimer et être aimés", pouvait-on lire parmi les banderoles brandies par les manifestants. Sous escorte policière, les manifestants, munis de parapluies aux couleurs arc-en-ciel du drapeau homosexuel pour affronter la pluie, ont défilé dans les rues de Calcutta, où des marches gay de faible ampleur ont déjà été organisées. Cette manifestation s'inscrit dans le cadre d'un mois de manifestations culturelles à Calcutta consacrées à la promotion des droits des homosexuels, selon Rafiquel Haque Dowjah, secrétaire du groupe homosexuel Intégration. La législation indienne, selon laquelle les rapports homosexuels entre adultes consentants sont passibles de jusqu'à dix ans de prison en Inde, est en cours de révision. |
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