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San Francisco trouble George W. Bush mais pas Richard Daley | 19/02/2004 Le président américain George W. Bush s'est dit « troublé » hier, mercredi 18 février, que des mariages de couples du même sexe soient célébrés à San Francisco et a indiqué qu'il surveillait « très attentivement » la situation. Il a précisé que « ces événements [influenceraient sa] décision » de demander ou non à la Cour suprême d'ajouter un amendement limitant le mariage aux couples hétérosexuels. « Je pense fermement que le mariage doit avoir lieu entre un homme et une femme », a déclaré M. Bush. « Je surveille très attentivement » ce qui se passe à San Francisco, a-t-il souligné en répondant aux questions de la presse au début d'un entretien à la Maison Blanche avec le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali. Par ailleurs, l'État de Californie a fait savoir qu’il refuserait de reconnaître les unions célébrées à San Francisco si les certificats ont été modifiés pour être sexuellement neutres : « Le même formulaire est utilisé à travers l’État. Si nous recevons des formulaires différents, nous ne les accepterons pas, » a déclaré Nicole Kasabian Evans, porte-parole de la Health and Human Services Agency. Le formulaire de San Francisco a été modifié afin qu’au lieu de « bride » (fiancée) et « groom » (fiancé) apparaissent les termes « applicant un » (candidat un) et « applicant deux » (candidat deux). Le gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger, a quant à lui demandé au maire de San Francisco de mettre fin aux célébrations de mariages de couples homos. Barney Franck, représentant démocrate de l’État du Massachusetts ouvertement gay, a accusé San Francisco de mettre en péril le combat mené ailleurs dans le pays pour les mariages des couples gay et lesbiens, notamment dans le Massachusetts.Enfin, Richard Daley, le maire de Chicago, interrogé sur les mariages de San Francisco lors d’une conférence de presse de présentation de deux nouveaux membres de son équipe, a expliqué qu’il n’était pas opposé au mariage des gays et des lesbiennes. « De nombreuses personnes y sont opposées. Ainsi soit-il, » a-t-il déclaré. « Mais il faut mettre en valeur la force de cette communauté : ce sont des médecins, des avocats, des journalistes, des hommes et des femmes politiques, ce sont les fils et les filles de quelqu’un, les pères et mères de quelqu’un. Ce sont des parents, et je les ai vus à l’œuvre. Ils ont adopté des enfants. Ils ont des enfants merveilleux. A mon sens, il faut comprendre qu’ils font partie de nos familles. Ils s’aiment, comme tout le monde. Ils pensent qu’ils devraient bénéficier des droits qu’ils n’ont pas. Et j’ai l’esprit très ouvert sur le sujet. » Sur les critiques des conservateurs, qui craignent qu’ouvrir le mariage aux couples du même sexe ne soit dangereux pour le mariage, il a répondu que le fond du problème, c’était le divorce, pas les homosexuels. Il a aussi expliqué que la décision de délivrer ou non des certificats de mariage aux homos ne dépendait pas de la ville mais du County Clerk David Orr, qui s’occupe de tous les actes d’état civil. Orr n’a pas encore réagi. |
Source : Judith Silberfeld pour Têtu
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