20/09/2004 Récemment élue à la tête de la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, la socialiste Pervenche Berès a été l’objet d’attaques violentes de la part de certaines associations homos, telles que Les Panthères roses, qui reprochent au PS d’avoir échangé cette élection contre celle, à la tête de la Commission des droits de la femme et de l’égalité des chances du Parlement européen, de l’eurodéputée slovaque Anna Zaborska, connue pour ses positions antiavortement et son homophobie. Mise au point avec Pervenche Berès. Pourquoi êtes-vous mise en cause dans l’élection d’Anna Zaborska ? Après les élections européennes, le Parti socialiste européen (PSE) et le Parti populaire européen (PPE) ont conclu un accord technique sur le partage de la présidence du Parlement européen. Mais les présidences de commissions y sont réparties à la proportionnelle, selon la règle d’Hondt. Chaque parti choisit ses candidats aux différentes présidences. Le PPE a ainsi présenté Anna Zaborska à la Commission des femmes. Le jour des élections de présidences, les femmes socialistes au sein du PSE ont demandé un report du vote de la présidence de la Commission des femmes, pour marquer leur opposition. Le PPE a immédiatement bloqué le vote suivant, qui était celui de ma commission, celle des affaires économiques et monétaires, qui intervenait juste après. Pour que je sois élue, il fallait élire Zaborska. On vous accuse d’avoir laissé passer ce vote. (…) Le PPE nous a pris en otages en désignant cette femme. Ce n’est pas au PS de dire au PPE de choisir tel ou tel candidat. Et cela est facile pour les Verts et les libéraux de m’attaquer, alors qu’ils n’ont pas pris part au vote. Pourtant, l’accord technique sert à tout le monde. Si Hélène Flautre (Les Verts) a été élue présidente de la Commission des droits de l’homme, c’est grâce à cet accord. Si on veut remettre les choses à plat, alors il faut que tous les présidents de commissions démissionnent. La colère des associations s’explique aussi par les nombreux ratés du PS sur les questions relatives à l’homosexualité et son silence sur cette affaire… (…) Notre communication a été illisible. (…) À La Rochelle, j’ai rencontré les militants homos et les féministes du PS, qui étaient très critiques envers moi. Après discussion, ils m’ont soutenue. (…) Sur l’homophobie, il y a beaucoup de bonnes intentions au PS, mais pas grand-chose de fait concrètement car il y a toujours d’autres lobbies à ménager. Nous devons changer cela. Qu’avez-vous à dire aux militants féministes et homos ? Je veux les assurer que nous ne lâcherons pas Anna Zaborska et que nous allons la combattre. Quant à moi, je demande à être évaluée sur mon bilan au bout de deux ans et demi. L’interview complète est publiée dans Têtu n° 93, en kiosques le 23 septembre. |
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