Sale pd, dépravé, homo de merde, va bouffer du sperme ailleurs, enculé.» C’est ce que E., gardien de la paix, a trouvé sur son casier le 1er juillet 2004 en rentrant de congés. Lors de la Marche des Fiertés, E. avait tenu à saluer ses collègues assurant la sécurité de la manifestation. L’un d’entre eux n’a visiblement pas apprécié de le voir défiler avec l’association des policiers homos FLAG. La 10e chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris jugera l'affaire le 13 octobre prochain. En l’absence d’un texte de loi pénalisant les propos homophobes, E. ne peut poursuivre son collègue que sous le chef d’«outrage à agent dépositaire de l’autorité publique», un chef d’accusation que le Parquet avait précédemment considéré ne pas pouvoir retenir. Le procureur de la République avait en effet décidé de classer le dossier sans suite, estimant qu’il lui était parvenu deux jours après le délai de prescription pour le motif retenu, injures à caractère non publiques, suite à l’égarement du dossier.