|
|
LIBAN: Une ONG libanaise engage le combat pour la dépénalisation de l'homos | 18/10/2004 Pour la première fois dans le monde arabe, une organisation non gouvernementale a engagé une campagne pour la dépénalisation de l'homosexualité au Liban, en projetant au cours du week-end écoulé «Victim», le film qui a permis la levée de cette interdiction légale en Grande-Bretagne. La projection, dans un amphithéâtre de l'Université américaine de Beyrouth, a été suivie d'un débat où partisans et adversaires des droits des homosexuels se sont affrontés, les uns défendant le droit à la différence et les autres la nécessité de respecter la morale publique et les interdits religieux. «Nous avons choisi «Victim» parce que ce film datant de 1961 a provoqué un tournant en Grande-Bretagne. Il a eu pour les homosexuels le même impact que «Dans la chaleur de la nuit», un film phare dans la lutte contre le racisme anti-noir», explique un membre de l'ONG, Libertés privées, sous couvert de l'anonymat. «Victim» raconte l'histoire d'un jeune homosexuel qui se suicide pour protéger du chantage son amant, un avocat de renom, interprété par l'acteur britannique Dirk Bogarde. Au risque de détruire sa réputation, l'avocat traînera en justice la bande de maîtres chanteurs, qui s'en prenait aussi bien à des personnes connues qu'au coiffeur du quartier. Se référant au préambule de la Constitution libanaise qui reconnaît la primauté de la charte universelle des droits de l'Homme, Libertés privées œuvre à l'abolition de l'article 534 du Code pénal qui sanctionne d'un an de prison les «relations sexuelles contre nature». Pour l'association Helem (rêve), qui défend sur son site internet (www.helem.net) le droit «des homosexuels libanais au respect et à l'amour sans risques», la situation au Liban reste somme toute meilleure que dans le reste du monde arabe. Mais pour cette association, l'article 534 est le prétexte à un chantage de la police ou de corbeaux. «La première chose qu'un flic tente de soutirer à un homosexuel, ce sont des aveux de relations avec des personnalités politiques afin de les ficher. En outre, ce sont en général les faibles qui écopent, les riches et les puissants trouvant toujours les moyens de se protéger» des autorités, ajoute Helem (avec AFP). |
Source : Par Judith Silberfeld pour Têtu
| Webmaster / Éditeur : Monclubgay.com © | Réalisation : Nichetoo.net | ||
| Conditions d'utilisation |
|