04/11/2004 C’est une victoire pour Emmanuel, gardien de la Paix, qui avait engagé des poursuites pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique contre Pierre-Yves Grall, un collègue CRS qui l’avait harcelé avec plusieurs écrits homophobes (lire Têtu n°94). Pierre-Yves Grall a été condamné à 5500 euros d’amendes avec sursis et à verser 4500 euros de dommages-intérêts ainsi qu’aux dépens. Le procureur de la République avait requis six mois de prison avec sursis et 1500 euros d’amende. Lors du procès, le juge de la 10ème chambre correctionnelle avait estimé la gravité des faits «exceptionnelle». Ce jugement suscite chez Emmanuel des sentiments mitigés. «Je suis satisfait que l’outrage ait été reconnu, explique-t-il, mais je considère que par rapport à tout ce par quoi je suis passé, le changement de poste, les maux de ventre, les anti-dépresseurs, etc. Pierre-Yves Grall s’en tire bien.» Pour Olivier Maignant, président de FLAG !, «cette décision est plutôt équilibrée» : «Nous pouvons peut-être regretter que symboliquement, que Pierre-Yves Grall n’ait pas été condamné à une peine de prison comme le demandaient les réquisitions, mais je pense que le tribunal a gardé à l’esprit le futur de Pierre-Yves Grall dans la police. Ainsi, la condamnation ne sera pas inscrite dans le casier judiciaire. Ce qui nous importe vraiment, c’est qu’Emmanuel a eu raison d’aller devant la justice, parce qu’il a été reconnu comme victime. Maintenant, cette décision n’est pas à la portée de tout le monde, Emmanuel est protégé de l’outrage en tant que policier, ce n’est pas le cas de tous les citoyens. Enfin, rien n’aurait été possible sans Me Giacobi, qui a fait une plaidoirie exemplaire et qui a accepté de revoir ses honoraires à la baisse pour défendre Emmanuel.» |
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