02/11/2004 L'Italien Rocco Buttiglione a cédé aux instances des dirigeants de l'Union européenne et s'est retiré samedi 30 octobre de la Commission Barroso pour éviter une grave crise institutionnelle après avoir été récusé par les députés européens pour ses positions homophobes. Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a entendu le message et a annoncé la retraite de son candidat peu avant minuit, au terme d'un dîner avec les dirigeants des partis de sa coalition. «Buttiglione restera ministre. Je pense que c'est comme ça que tout va se terminer», a-t-il déclaré à la presse. Le commentaire faisait la une de tous les quotidiens italiens samedi matin et l'intéressé a confirmé sa retraite quelques heures plus tard dans une déclaration lue au siège de l'Association de la presse étrangère. Professeur de philosophie, il a cité le Français René Girard pour se poser en «victime innocente» avant d'annoncer sa «démission pour favoriser le succès de la Commission Barroso». Pressenti pour le portefeuille Justice, Liberté, Sécurité, ce catholique très conservateur proche du Vatican s'est perdu lors de son audition au Parlement européen avec un anathème contre l'homosexualité, considérée comme un pêché, et des commentaires très conservateurs sur le mariage. Plusieurs autres commissaires désignés ont également été récusés, mais l'Italien a focalisé toutes les critiques formulées contre la faiblesse de la commission présidée par le portugais José Manuel Durao Barroso. Rocco Buttiglione s'est défendu en affirmant avoir été victime d'une «embuscade préparée dès le mois de juillet» suivie d'une virulente campagne de presse. «Mais je ne me plains pas. Je suis heureux d'avoir pu témoigner des valeurs auxquelles je crois et de souffrir pour elles», a-t-il assuré. Les réactions à ce retrait ont été diverses. «Parce qu'il est un bon chrétien (...), [Rocco Buttiglione] a dit ce que tout Chrétien dirait: qu'être homosexuel est un pêché devant Dieu et non un délit criminel», a ainsi déclaré dimanche dans un sermon à Athènes le chef de l'Eglise orthodoxe grecque, Mgr Christodoulos. À l’opposé, le commissaire européen aux Transports, le Français Jacques Barrot a estimé dimanche qu'il fallait être «ferme contre toute discrimination» en Europe dans un entretien sur Europe 1. «Je crois qu'il a eu tort de faire» ces déclarations. «Nous allons vers une Constitution qui interdit toute discrimination. Nous devons être fermes contre les discriminations», a-t-il poursuivi (avec AFP). |
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