08/12/2004 Qu'est-ce qui fait que les gays utilisateurs d’Internet se protègent plus ou moins? Le bareback est-il répandu parmi les internautes? Ce sont deux des questions que se sont posées des chercheurs de l’I-PSR à l’origine d’une grande enquête, menée à partir de juin 2004 en partenariat avec le Sneg et la Direction générale de la santé, auprès des visiteurs des chat-rooms de Citegay. L’une des originalités de cette enquête est d’avoir questionné les répondants, à travers une mise en situation fictive, pour savoir ce qu’ils avaient l’intention de faire dans un futur proche en matière de prévention, et de les questionner sur leurs désirs et leurs besoins sexuels (ce que les auteurs appellent le «sex-drive»). Pour cerner les motivations des gays, il était demandé aux répondants s’ils avaient l’intention d’utiliser systématiquement le préservatif avec leurs partenaires occasionnels au cours des prochains mois; 94% des séronégatifs et 64% des séropositifs ont répondu par l’affirmative. À la question: «Avez-vous l’intention d’avoir de temps en temps des rapports anaux non protégés avec des partenaires occasionnels?», 11% des séronégatifs et 44% des séropositifs ont répondu par l’affirmative. Selon les auteurs, les prises de risque intentionnelles (en clair, le bareback) restent minoritaires. En revanche, 39% des répondants séronégatifs et 63% des répondants séropositifs «seraient prêts ou enclins à avoir un rapport anal non protégé avec un partenaire occasionnel de statut sérologique inconnu», principalement dans les situations suivantes: s’ils sont «très excités», «amoureux» et «si l’homme qui le leur propose est très attrayant». En conclusion, les auteurs lancent une nouvelle piste de réflexion: «L’idée est la suivante: bien que n’ayant pas, pour la plupart, l’intention de prendre des risques, les gays se retrouvent aujourd’hui très souvent engagés dans des situations où l’opportunité d’avoir un rapport non protégé se présente. Les jeunes et les séropositifs ont du mal à résister à ces situations, mais ils ne sont pas les seuls.» Tout l’intérêt de cette étude est qu’elle devrait permettre de proposer de nouvelles pistes de réflexion en matière de prévention. Ce n’est vraiment pas un luxe en ce moment. Outre Manche, un rapport gouvernemental publié début décembre après deux ans d’enquête auprès de 4000 homos férus des rencontres par web interposé préconise que le système de santé britannique embauche des travailleurs sociaux et des médecins à même d’éveiller les internautes au safe sex. Cette idée a été accueillie favorablement par les trois quarts des homos interrogés dans un sondage en marge de l’étude. |
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