09/12/2004 Hier, mercredi 8 décembre, la cour d’assises de Draguignan (83) devait juger Jean-Marc Petroff, 42 ans, meurtrier présumé, en 1995, de Jean-Claude Poulet-Dachary, alors adjoint et directeur de cabinet du maire FN de Toulon Jean-Marie Le Chevallier, et dont l’homosexualité déclarée n’était pas sans causer des remous au sein du FN. Mais le procès, après une demi-journée d’exposés et de débats, a dû être renvoyé sine die, à la demande de la défense : l’ancien premier magistrat de Toulon, qui devait comparaître comme témoin, ne s’est pas présenté à l’audience. Son dernier domicile connu se situe à Marrakech, où il exercerait les fonctions de conseiller du roi du Maroc, et le ministère public n’a pas respecté la procédure requise pour faire citer un témoin domicilié à l’étranger. Rappelons que Jean-Marie Le Chevallier a été condamné pour subornation de témoin en 2001 dans cette même affaire : deux militants du FN auraient vu Jean-Marc Petroff le lendemain du meurtre s’affairer sur la serrure et l’interphone de l’immeuble de Poulet-Dachary, mais Jean-Marie Le Chevallier leur aurait demandé de ne rien dévoiler à la police, pour accréditer la thèse d’un meurtre politique. Cette obstruction à la justice a ralenti l’enquête et explique que le procès se tienne neuf ans après les faits. Me Thierry Fradet, avocat de la défense, qui plaide l’innocence de son client, ne cache pas sa satisfaction : «Nous n’avons pas pu avoir de confrontation avec l’ancien maire de Toulon pendant l’instruction. Il a certainement des révélations à nous faire sur le contexte politique local qui a conduit à l’accusation de Jean-Marc Petroff.» Ce dernier comparaît pour la quatrième fois devant la cour d’assises du Var : il a déjà été condamné pour vol avec port d’armes, pour double meurtre à la hache d’un couple, pour violence volontaire ayant entraîné la mort d’un SDF et pour recel de cadavre… «Vous connaissiez M. Poulet-Dachary ?», lui a demandé le président de la cour d’assises. «Oui, bien sûr.» «Vous aviez des relations sexuelles avec lui ?» «Non. Des caresses.» «Vous êtes bisexuel ?» «Non.» «Alors pourquoi des caresses ?» Silence. «Il vous rémunérait ?» «Oui, bien sûr.» Innocence ou culpabilité, les membres de la famille de Jean-Claude Poulet-Dachary, presque dix ans après sa mort, partie civile, auraient souhaité en savoir plus. L’un de leurs avocats, Me Patrick Maisonneuve, se dit «scandalisé de la carence du ministère public» et parle de «dysfonctionnement de la justice». |
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