05/01/2005 La cour d'appel de Colmar a confirmé hier, mardi 4 janvier, la condamnation à six ans de prison ferme d'un séropositif. L'homme, âgé de 30 ans et père d'un enfant de dix ans, était poursuivi après des plaintes de deux de ses anciennes petites amies, contaminées à l'âge de 19 et 25 ans, en 1999 et 2000, alors qu'il se savait lui-même séropositif. Selon Libération, les avocats des parties civiles ont décrit «un criminel en puissance qui s'est volontairement servi de sa maladie comme d'une arme». Tout en reconnaissant la «responsabilité morale» de son client dans la contamination, Me Bass a déclaré: «Il n'a pas su sortir de son silence, il n'a pas su gérer l'annonce de sa maladie.» L'avocat avait plaidé la relaxe de son client, qui a présenté ses excuses, affirmant qu'il n'avait «pas usé de stratagème». Un des deux femmes était morte en novembre dernier en percutant un arbre et les gendarmes avaient conclu au suicide. À l'issue du procès, l'association marseillaise Femmes positives, qui milite pour la pénalisation de la transmission du VIH, a déclaré que l'arrêt montre que «la responsabilité est partagée seulement si on a connaissance de la séropositivité de l'autre». De son côté, Christian Saout, président de Aides, présent au procès, a déclaré à Libération: «Si les juges confirment que les séropositifs ont l'obligation de dire leur maladie, on bouscule l'équilibre de la prévention, qui repose sur la responsabilité des deux partenaires. Mais il y aura toujours des gens qui ne pourront pas le dire. Est-ce le tatouage que l'on veut?» Cette très lourde peine de prison, une première en France, assortie d'une amende de 230 000 euros, laisse une impression d'incroyable gâchis. Une femme est morte, un homme est en prison, et la prévention a peut-être fait hier un grand bond en arrière. |
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