ROYAUME-UNI: Quand la Grande-Bretagne voulait emprisonner les écrivaines lesbiennes
04/01/2005
En 1928, le roman de l’écrivaine lesbienne Radclyffe Hall Le Puits de solitude, qui évoquait l’homosexualité féminine, fut jugé obscène et interdit de publication. Des documents officiels viennent d’être rendus publics, plus de 75 ans après ce procès. Ceux-ci démontrent l’acharnement du secrétaire d’Etat de l’époque, William Joynson-Hicks, à faire interdire le livre, voire à tenter de mettre Radclyffe Hall derrière les barreaux. Craignant que des écrivains et intellectuels défendent Hall, William Joynson-Hicks écrivit à plusieurs docteurs pour leur demander de démontrer que l’homosexualité féminine était dangereuse pour la santé et la nation. Un éminent praticien lui fournit ce qu’il attendait en écrivant que le lesbianisme conduisait «à des maladies mentales, une instabilité nerveuse et dans certains cas au suicide (…). C’est un vice qui, s’il se répand, devient un danger pour le bien-être d’une nation». Le livre fut finalement publié en 1949, six ans après la mort de l’auteure.