Comment concilier une vie de couple, mari (52 ans) et femme (47 ans), mariés depuis 1974 avec aujourd'hui 4 enfants tous majeurs, 2 garçons et 2 filles agés de 19 à 25 ans tous au courant de mes tendances et pratiques homosexuelles (depuis 1991)ainsi que mon épouse à qui j'ai tout avoué en juin 1996).
Nous n'avons jamais autant fais l'amour que cette année 96.
Nous avons résisté au choc.
Depuis l'été 96 ma femme m'accompagnait alors sur la plage naturiste que je fréquentais seul pendant nos vacances auparavant.
En 1997 accostés 2 fois par des messieurs désireux de se joindre à nous, mon épouse a connu d'autres mains sur son corps avec un certain plaisir pendant nos étreintes (rencontres très "soft"). Par la suite nous avons commencé à fréquenter les clubs échangistes en mai 1998 y cherchant un partenaire masculin bisexuel. Celà à fini par tourner au drame en février 2000 où par un désir de mon épouse de partir un week end chacun de son coté, elle avec notre ami commun du moment, pas réellement bi mais paradoxalement assez tolérant, mais passif à mon égard et moi restant à la maison en faisant venir une ancienne relation de plage datant de 5 ans, homosexuel à 100%. Ce garçon m'a quitté le dimanche après midi sur un coup de tête me laissant en plein désarroi. Me sentant abandonné de toutes parts, j'ai absorbé alors un cocktail de médicaments (anxiolitiques, antidépresseurs et somnifères en grande quantité) pour oublier et dormir (peut être pour toujours, sachant les risques encourus; ce qui me trotte toujours aujourd'hui dans la tête d'ailleurs). Mon épouse de retour avec notre ami après mon appel au secours par téléphone, m'ont trouvé à demi conscient et transporté aux urgences du CHU régional (sur les conseils de notre médecin). Depuis j'ai fait une dépression nerveuse puis une rechute cette année, 2 séjours en hopital psychiatrique et depuis en arrêt de travail depuis 5 mois je pense toujours à la solution extrême qui mettrait fin à mes angoisses, car malgré l'immense tolérance de ma femme et son amour, j'étouffe et ne sais plus trop où j'en suis.
J'aimerais tant être comme "tout le monde" la vie serait peut être plus simple. Je vis mal et mon âge ne me permet pas d'espérer une rencontre ne serait ce qu'amicale (ma femmme l'accepterait pour mon équilibre). Nous continuons à fréquenter les clubs , mais je me sens de plus en plus frustré, ce sont avant tout des lieux dédiés aux femmes, et les antidépresseurs ont eu raison de ma libido et nous n'avons plus de rapports depuis plus de 6 mois. Que faire? Pouvez vous m'aider?

Quel chemin parcouru !
Avouez que vivre son homosexualité tout en étant marié, père de famille nombreuse, avec une épouse tolérante, arriver sur l'échangisme et avoir ces aspects "libertins" que je trouve extraordinaires, chapeau ! Devant un tel parcours, beaucoup peuvent vous envier, et moi le premier.
Il est vrai que ces transformations majeures de votre sexualité, peut-être un peu trop rapides, peuvent laisser quelques cicatrices : de fait, après vos épisodes dépressifs et votre passage à l'acte, il persiste encore quelques traits dépressifs qui, j'en suis sûr, vont disparaître au fil du temps.
Je voudrais revenir sur deux points : le fait que vous vous sentiez perdu ne me paraît pas complètement anormal, compte-tenu des bouleversements rapides de votre sexualité que vous avez vécus. Par ailleurs, je sais que votre âge n'est pas un frein à une rencontre, contrairement à ce que vous pensez. C'est vrai que les rencontres sont plus difficiles plus on avance dans le temps, mais elles restent encore tout à fait possibles, notamment grâce aux moyens récents comme l'internet. Je souhaiterais que vous preniez contact avec l'association PsyGay (01 30 39 29 52, de 21 h 30 à 22 h 30) qui pourra vous conseiller un thérapeute de même sensibilité que la vôtre dans votre région. N'hésitez pas, et n'oubliez pas que rien n'est jamais impossible, surtout que vous avez déjà fait un bon bout de chemin vers l'équilibre et que vous avez la chance d'être entouré par votre famille.
Amitiés, donnez-moi de vos nouvelles,
Alex.