S'lut alex
Je t'ai ecris plusieurs fois auparavant et j'ai toujours eu des reponses objectives de ta part. Mais recemment, dans le message amour+amitie=probleme, tu affirmes haut et fort que l'on nait gay et que quoi que l'on fasse, on reste gay. Cela reste à prouver. Toutes les etudes scientifiques recentes n'ont donne toujours AUCUN resultat quant à la part du genetique dans la determination de l'orientation sexuelle. Les scientifiques se contentent aujourd'hui d'expliquer le phénomène par l'education donnée par les parents, bref la psy quoi.
Je connais personnellement un "ancien" gay qui n'a jamais accepté son homosexualite et qui a change d'orientation sexuelle (après un long combat psy). Il est marié et a trois enfants aujourd'hui, et il affirme qu'il est pleinement épanoui de son "heterosexualite". J'ai surfe pas mal sur le net et d'autres temoignages confirment ce revirement d'orientation sexuelle.
Ce que je veux dire, c"est qu'il va falloir faire attention à ce que t'écris (sans intention de te vexer) car actuellement, et jusqu'à nouvel ordre, il n'existe pas de gene gay.
C'est un débat interminable que de savoir si l'homosexualite est innée ou acquise. Et en disant qu'elle est innée, tu expose ton intime conviction et tu condamnes ceux qui luttent pour "changer". La possibilite de "changer" constitue parfois l'ultime espoir de survie pour certaines personnes qui rejettent pour le moment leur sexualité (surtout les ados).
Voilà
Salutations
Bonne continuation !
La réponse : |
Je me doutais bien qu'à trop résumer, il y allait avoir des réactions ! Tant mieux, ça fait du bien de se sentir lu... et merci pour votre réponse. Plus sérieusement, effectivement, aucune étude ne peut actuellement objectiver une quelconque part du facteur génétique dans l'orientation sexuelle, même si un certain nombre de jumeaux ont des orientations sexuelles identiques, de façon assez troublante. Il est vraisemblable que cette orientation sexuelle dépende de plusieurs facteurs, un facteur inné même s'il n'est pas encore argumenté et de façon beaucoup plus certaine, un facteur acquis mais acquis dans les premiers temps de la vie (jours, semaines, mois ?) Par contre, ce qui est argumenté, est qu'il est très difficile de modifier cette orientation sexuelle sans de lourdes séquelles psychologiques. Des groupuscules conservateurs, notamment d'inspiration chrétienne, ont essayé de "rééduquer" des homosexuels, à l'aide de psychothérapies, pour leur faire changer leur inclination. Beaucoup ont "rechuté" et ont retrouvé leur aspiration primitive. Ceux qui donnaient l'impression d'un succès avaient soit une double vie, soit développaient des cicatrices à type de névroses handicapantes. Le mensuel "Têtu" a d'ailleurs publié une enquête fort bien documentée intitulée "Voyage au pays des ex-gays" dans son n°65 de mars 2002, les dernières sources scientifiques y sont résumées. Le fait de ne pas assumer son homosexualité est un autre problème. D'autres n'assument pas leur couleur de peau ou un autre caractère identitaire. Ce phénomène est secondaire à la notion de norme et de "moule" donnée par une communauté qui veut que tous soient identiques ou du moins ne sortent pas (trop) de la norme. Rationnellement, le fait de ne pas assumer une quelconque caractéristique n'induit pas qu'elle n'existe pas, de la même façon que le fait de ne pas voir quelque chose ne présage pas de son existence ou de son inexistence. Personnellement, ma pratique clinique ne m'a pas permis de rencontrer des personnes qui aient changé volontairement d'orientation sexuelle et qui soient pleinement épanouies, avec quelques années de recul. Ce qui est sûr, et vous avez raison sur ce point, c'est que la question de l'origine de l'orientation sexuelle n'est pas close, si jamais elle doit l'être un jour. Ce que j'ai voulu dire en écrivant "on naît gay", c'est que tout était joué dans les premiers mois voire les premières années de vie et qu'il était quasiment impossible de modifier quoi que ce soit de façon harmonieuse. Je suis désolé qu'il reste encore dans notre société des tabous tels que l'obligation de modifier son orientation sexuelle soit la seule solution pour mener une vie équilibrée, du travail reste à faire. Mais l'affirmer signifie aussi donner de faux espoirs et risque d'amener bien d'autres désillusions.
Amicalement, et encore merci pour la controverse,
Alex.
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