Bonjour.
Poser une question à un psy était jusqu'alors pour moi une idée totalement étrangère. Et puis je me suis dit que je ne risquais rien. C'est juste qu'à 24 ans j'ai l'habitude de ne rien demander aux autres et de régler mes soucis moi même... Voilà : en mai 2000, j'ai "rencontré" un garçon sur un "chat". Le courant est vite passé. Lui habitait à 400km de chez moi mais devait être muté dans mon département à la fin de l'année, là où il est originaire et où il a sa famille. Les affinités étaient trop grandes pour l'ignorer. Une rencontre alors qu'il venait voir sa famille a eu lieu en juillet 2000. Les sentiments étaient déjà installés. Ils furent simplement concritisés : un merveilleux bonheur. On se voyait assez peu puisqu'à l'époque j'avais fini mes études et n'avais pas de ressources... qu'importe, il serait bientôt pres de moi. Les mois suivants furent ponctués de visites chez lui, de longs week-ends, et de quelques journées. Sa gentillesse, ses intentions, tout était parfait. Seulement, il ne fut pas muté près de chez moi mais à plus de 600km. Ce fut un désaroi total. Qu'importe, je trouverai un job pour me rapprocher de lui. Mais rien, et la situation persistait... Nous étoins loin... Et c'est en décembre 2000 qu'il m'appris qu'il avait été séduit par un garçon. Bien qu'anéanti, je m'attachais à lui prouver mes sentiments qu'il comprenait et partageait encore un peu. J'ai toujours gardé le contact avec lui. Nous étions nos confidants, et bien que m'enfonçant dans la dépression, je le lisais ou l'écoutais me raconter sa vie, ses relations avec ses quelques copains qui se succédaient, sa nouvelle maison. Le soir, en serrant mon oreiller, c'est à lui que je pensais. Pendant un an, je n'ai rencontré aucun garçon et communiquais toujours avec mon "ex". J'ai fini par entammer une relation avec un garçon mais elle n'a duré que 2 mois. De toute façon, je pensais toujours à lui... nous échangions toujours... Je pensais que le fait de se parler contribuait à m'aider à faire un deuil de notre amour (le mot est laché). Mais je pensais toujours à lui, en révais même. Et puis, les choses ont fait qu'hier j'ai pu le revoir après presque 2 ans et demi de mail, de teléléphone... Je devais me rendre, comble de l'ironie, à 100km de chez lui pour un entrien d'embauche. La proximité n'est pas un choix. Je l'en avait informé et il a souhaité m'inviter à dormir chez lui et à me présenter son ami qui partage sa vie depuis 4 mois. Je m'y suis rendu, ne sachant pas ce que je voulais me prouver à moi même. Ca me faisait plaisir de penser que j'allais le revoir. Et peut-être que j'allais me dire que cette fois c'était fini et allais enfin pouvoir reprendre une vie normale. Je suis arrivé chez lui calme mais stressé par l'entretien d'embauche que j'avais passé. Bien que surréaliste, le moment où il m'ouvrit la porte fut pour moi un soulagement. Il était là, toujours aussi beau, gentil et accueillant. Biensur, nous pouvions que nous faire la bise maintenant. Ce fut étrange. Il me présenta son ami, un mec très bien je pense, qui je ne pouvais même pas jalouser. La soirée et la nuit passa. Le lendemain, mes nerfs s'étaient relachés, la détresse m'envahit. Je reparti chez moi, loin de lui, heureux de l'avoir vu mais me disant que je venais de laisse derrière moi celui à qui je tenais le plus au monde alors que mes larmes me cachaient la route. Peut importe, ainsi je finirai peut-être au fossé. Mes 7 heures de retour furent ponctués de crises de larmes, de pensées morbides, de cris de douleurs, et c'est en pensant à mes amis que je ne me suis pas mis sous les roues des poids lourds qui fonçaient à coté de moi. Une fois rentré, je pris mon dernier somnifère que je gardais au cas où. Au matin mes idées étaient les mêmes. L'angoisse succede aux larmes, à l'étouffement, à l'hyperventilation, et aux sourirs que je fais en repensant à mes bons moments avec lui... Je ne sais plus quoi faire... j'ai tout tenté pour faire le deuil de cette relation. Je ne peux pas imaginer une seconde ne plus lui parler. Son amitié est ce qui me permet de garder un minimum d'équilibre. Mais je sais maintenant que je l'aime toujours, et encore plus. J'ai bien des amis mais au bout de tout ces mois, on ne peut plus se permettre de leur parler des mêmes choses... Voir un psy, j'y ai pensé, mais j'habite une ville moyenne de province alors qui comprendra la sensibilité d'un homo hystérique ? Retomber dans un protocole d'antidepresseurs et d'anxiolytiques me fait peur. Je suis cassé, lessivé, perdu... Aussi, je vous demande juste votre conseil. Je ne sais pas combien de sollicitations vous recevez par jours mais comprennez que je suis réellement perdu. Est-il également nécessaire de me publier sur le site ? Je vous laisse juge... je ne le souhaite pas vraiment, mais si c'est la condition de votre réponse ou que mon témoignage puisse servir à un autre, alors c'est d'accord. Vous remerciant vivement par avance de votre réponse... Cordialement.
La réponse : |
Votre témoignage est émouvant et montre que des liens très forts peuvent se tisser à distance, sans contact et uniquement via la télématique, avec beaucoup de sincérité. Actuellement, vous êtes en train de traverser une période de deuil qui a commencé au moment où vous avez revu votre ami, au moment où vous avez senti qu'il n'y avait plus d'espoir à attendre, au moment où vous avez "revu", où vous avez remis le pied dans la relation concrète, après avoir eu cette relation et cette attente virtuelle. Le deuil peut donc commencer, ce qui n'était pas possible jusqu'alors. Et ce travail de deuil est nécessaire, il est salvateur, il va vous permettre d'avancer, de reconstruire sur les ruines de cette précédente expérience. Malgré la peine que vous pouvez ressentir actuellement, vous allez ressortir plus fort, mieux armé contre les expériences similaires. Vous parlez de consultation de psychiatrie, il vous faut savoir que ces consultations ne se limitent pas à des prescriptions d'antidépresseurs et que l'essentiel, à mon avis, se trouve dans l'écoute et dans l'échange. Parfois cependant, ces médicaments permettent de franchir un seuil délicat plus rapidement que sans aide, mais en aucun cas, ils ne sont incontournables. Dans votre cas précis, il s'agit d'un (petite) dépression réactionnelle, c'est-à-dire secondaire à un fait que vous identifiez très bien. Je pense qu'une fois votre deuil effectué, tout ira encore mieux. Mais il ne faut pas que cette période nuise à votre activité professionnelle, il ne faut qu'elle occupe tout votre champ de pensée. Si tel était le cas, n'hésitez pas à vous faire aider par un professionnel. Évidemment, je reste à votre disposition pour vous écouter et vous aider.
Amicalement,
Alex.
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