Bonjour cher Psy,
Après une période de dix ans et quatre psys je m'autorise enfin à voir la réalité en face. Je suis en fuite perpétuelle sur le plan sexuel (impuissance chronique, éjac précoce et tendance onanique) que personnel (tempérament anarchique, intellectualisé, rêveur, idéaliste, peu d'amis...). Je pense que mon viol par une voisine et par une cousine (entre 6 et 10 ans) explique cette tendance d'ailleurs atavique (deux arrières grands pères et un arrière arrière grand père suicidés du côté de ma mère, son père alcoolique, son grand père battu....).
Je veux enfin de tout coeur rompre avec ce fonctionnement débile mais ni mes finances ni ma patience ne me permettront un énième psychothérapie. Avez-vous une troisième voie ou un conseil à me donner? Merci de tout coeur.
La réponse : |
Je ne suis pas persuadé que les violences que vous avez subies dans votre prime jeunesse, pas plus d'ailleurs que les liens familiaux, ne soient entièrement responsables de votre mal-être actuel ou du moins d'un mal-être qui ne pourrait être que pérenne. Je m'explique pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté. Je ne dis pas qu'un viol subi dans l'enfance ne soit pas une chose terrible et un élément perturbateur pour le développement ultérieur. Comme peut l'être également une famille déconstruite. Mais force est de constater que, contrairement à ce qu'on pourrait attendre, certaines personnes ayant eu une enfance traumatisée accèdent ensuite à une vie adulte équilibrée (et inversement, certains enfants sans souci éducatif notable peuvent ne pas trouver d'équilibre dans leur vie adulte). Entre alors dans la course la notion de résilience, abondamment décrite par B. Cyrulnik, qui est en quelque sorte l'aptitude à la reconstruction après un malheur pouvant être déstructurant. Autrement dit, mais j'ai un peu de mal à arriver où je veux en venir, point de fatalisme, vous n'êtes pas inexorablement englué dans un déséquilibre perpétuel. Ceci étant dit, trouver des explications ne donne pas forcément les solutions : ce n'est pas parce que vous aurez trouvé (ou penserez avoir trouvé) les explications de votre mal-être qu'il disparaîtra. Je ne suis donc pas persuadé que dans votre cas, une psychothérapie de type analytique convienne. Le seul conseil que je puisse vous donner est de consulter un médecin psychiatre pour faire le point de votre situation, vous pourrez ensuite évoquer avec lui les différences pistes thérapeutiques, libre à vous d'en essayer une ou une autre. N'hésitez pas à chercher (et à trouver) un psychiatre avec lequel vous vous sentez à l'aise.
Amicalement,
Alex.
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