J'ai 28 ans. Il y a un an, lors d'un banal examen médical, suivi d'une hospitalisation en urgence pour un bilan d'extension, j'ai appris que j'étais atteint d'une tumeur cérébrale inacessible, donc incurable si cette tumeur aurait eu un caractère malin.
Seul un suivi régulier et rapproché de cette tumeur pouvait permettre aux médecins d'affiner le diagnostic. Pendant un an, tous les 8 semaines, j'ai subi une tonne d'examens et ma vie s'est suspendue au verdict du radiologue.
Heureusement, il s'agit d'une tumeur bénigne, probablement non évolutive.
Le souci, c'est que, pendant cette épreuve, j'ai pris beaucoup de hauteur par rapport à tous les problèmes de la vie. J'ai aussi pris une distance subite et inexpliquée avec mes meilleurs amis. C'est comme si je n'avais plus rien à leur dire, alors que j'étais très proche d'eux. Quand je les vois, je m'ennuie. C'est une forme de grand ménage qui s'impose à moi, tu vois, c'est comme si j'avais perdu le contrôle de mon être.
Au travail, c'est la même chose, je suis devenu un glaçon, qui fait son travail, ni plus ni moins, sans me soucier des collègues et des collaborateurs.
Je ne me reconnais plus non plus dans ma vie intime. Moi qui cherchait tant l'âme frère, je n'en ai même plus l'envie. La complexité de nos êtres me fait reculer.
Je vois deux garçons régulièrement rien que pour le sexe et, lorsque je rencontre un garçon intéréssant, je perds vite patience car je n'ai plus la force de supporter ses doutes ni de l'accompagner dans ce qu'il ne sait pas faire. Je me lasse vite et la distance s'impose naturellement.
Les jours ou je ne travaille pas, je reste enfermé chez moi, seul, à dialoguer sur le net.
Je ne trouve même pas le temps long, et je me sens bien, seul, à regarder le temps qui passe.
En plus, je ressens l'envie intense de donner la vie, d'adopter, mais seul. J'ai envie de me poser, de donner un sens profond à ma vie, une raison valable de travailler et de gagner de l'argent.
Paradoaxlement, malgré la platitude de ma vie personnelle, j'ai le sentiment d'être dans un TGV lancé à pleine vitesse, sans conducteur, sans passager, sans destination, sans halte...
Le pire, c'est que cette situation ne semble pas vraiment me déplaire.
Pourquoi est-ce que je m'accomode de cette situation dont j'ai conscience ?
La réponse : |
Cet état de pensée est la conséquence logique de l'épreuve que vous traversez et qui vous a fait tout relativiser. Les priorités d'hier ne sont maintenant plus celles d'aujourd'hui. Quelque chose s'est cassé, et autre chose s'est reconstruit à la place. Et il est probable que vous soyez encore en pleine évolution, que votre philosophie personnelle soit encore en mouvement. Rien n'est anormal, vous mûrissez en ce moment beaucoup plus rapidement que vous ne l'auriez fait si vous n'aviez pas eu cet incident de santé. N'hésitez pas à donner suite à vos projets, foncez et réussissez !
Bonne continuation,
Alex.
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