par quezak
A l’heure ou vous lirez cette lettre, nous serons séparés, vous ici bas et moi juste au dessus de vous, près de vous, dans vos cœurs pour toujours envers et contre tous. Vous me ferez vivre à travers votre mémoire. Vous ne retiendrez de moi que nos souvenirs heureux. Je vous attends désormais auprès de celui qui accepte tout.
De ma décision, chacun en pensera ce qui soulagera sa conscience. Cette résolution, je l’ai prise il y a bien longtemps. Je l’ai combattue de toutes mes forces jusqu’au dernier souffle de mon existence. Souvent, au cours de mes nuits d’insomnies, elle a failli m’arracher à la vie. Je m’y suis toujours rattacher jusqu’au petit matin, brisé mais trop heureux de me satisfaire d’un match nul.
Révélé depuis les prémices de mon adolescence, je savais dès lors quelle était ma préférence sexuelle. Je n’ai pas voulu vous décevoir. J’ai aussi souhaité me connaître entièrement avant de tenter de vous faire comprendre ce qui ne vous ressemble pas. Mais, vous m’aimez beaucoup trop pour accepter ma différence. Vous aviez tout prévu, tout imaginé. Il n’y aura ni mariage ni petits enfants. Je sais qu’elle vous fait peur, je n’ignore pas quel écho elle vous apporte. Les deuils qui nous ont frappés ne m’ont pas inciter à vous encombrer de mon désarroi. Vous pleuriez déjà Marc mon parrain, Benjamain mon cousin, puis Papy. Je me suis confondu dans le silence, seul face à mon monde.
Depuis des années maintenant, je porte un fardeau trop lourd qui a finit par m’écraser littéralement.
Je crois en l’amour. Je défends les sentiments et les sensations qu’elle fait vivre. Mon monde en fait abstraction.
J’ai aimé des garçons qui ne m’aimaient pas. Ils ont cassé mon cœur. Je ne leur en veux pas. Je n’ai été qu’un corps, un objet de désir avec lequel ils se sont satisfait contre quelque caresse. Nous étions deux dans ces moments là et je ne renie pas ces moments d'émancipation. Je les en remercie. Ils m’ont permis d’existé tel que je suis.
Eux, ils ont su braver leur sentimentalité et s’adapter à ce monde de bestial. Moi, j’ai souvent cherché l’amour là ou il n’y avait rien à trouver.
Je ne conçois pas ma vie sans amour. Mon amour, personne n’en veut. On ne me demande qu’un bref instant de plaisir.
Cette vie de débauché, cette existence de plaisirs faciles ou l’on se moque des gens, je n’en veux pas, tout comme je refuse de me compromettre dans une quête sexuelle permanente même si parfois mon corps craque.
De puis sept ans, j’ai ratissé tous les recoins et les fonds de notre microcosme dans l’espoir insensé d’y rencontrer l’âme frère.
Je n’y ai vécu que des trahisons qui m’ont détruit.
J'ai croisé quelques magiciens que j'ai confondu avec le soleil. Ces garçons là n'étaient que des étoiles filantes.
Les deux uniques relations qui m'ont autorisé à croire en l'avenir se sont terminées en échec retentissant. La bisexualité de mes compagnons, véritable bombe atomique, est passée par là. C'est un état encore plus complexe que l'homosexualité mais dont les conséquences sentimentales sur les homosexuels sont dévastatrices.
Cette disposition sexuelle fait peu de cas des partenaires, qu'ils soient homme ou femme. Elle les brise, les détruit et les abandonne, seules, déchu du jour au lendemain de cette passion amoureuse qui les unissait à leurs compagnons.
Eux, ils s'en vont, inconscients du mal qu'ils font aux gens, prisonnier de leur identité sexuelle variable qui leur interdit toute relation suivie et construite.
Comme je les plains.
Moi, oui moi, encore moi, je suis mort depuis longtemps.
Ma petite nature n'a pas résisté à cette férocité.
J’ai simulé la vie pour votre bon plaisir, surtout pour votre bonne convenance.
Je suis fatigué de tout cela. J’ai compris que je ne serais jamais satisfait. J’ai aussi compris que je ressentirai, comme les autres, ce besoin de toujours aller voir ailleurs. Je me suis promis de ne jamais jouer avec les sentiments des autres.
Je m’en vais. Je me libère des mes tracas, de ce sentiment dual qui habite ma tête, qui me torture.
Qui, mieux que nous, pourrait interpréter cette missive mes chers amis ?
Tout a été dicté par mon coeur et je vous en fait part.
Rassurez vous, je n'ai pas l'intention partir.
J'ai juste envie de ma battre encore d'avantage.
J'attends que le destin m'autorise à me reprendre une part de bonheur.
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