par quezak
Cela fera cinq mois le 17 mai que nous nous sommes quittés un dimanche soir avec pertes et fracas. Etait-il raisonable d'oser espérer que le Feu dans toute sa complexité puisse aimer l'Eau, si plate.
Pourtant, au détour d'une nuit d'humour, notre histoire a bien pris le chemin de l'Amour.
Aveuglé par les décéptions d'antant, tel un bagnard enchâiné à sa roue dans le désert d'Arabie, tu es venu à moi grâce à un petit coup de pouce du destin qu'on appelle chat.
En toi, j'ai d'abord vu l'une de ces éoiles filantes qui scintillent dans les nuits brumeuses de nos boîtes, bars ou cabarets.
Non, toi, tu as été celui qui m'a réconcilié avec mon corps et mes envies. Tu as brisé mes chaînes en pointant du doigt la destination du bonheur.
Toi, ce feu si brûlant qui ravageait le coeur de ses conquêtes s'est mué en une braise si douce et ô combien réconfortante.
En quelques semaines, l'Eau, à son égal, d'ordinaire statique et glaciale, se mit en ébulition.
Depuis notre rupture, il ne se passe pas une journée sans que je ne songe à toi.
J'ai beau faire en sorte de ne pas rester seul un instant pour ne pas trop réfléchir, rien n'y fait, tu es là.
Rien ne t'efface.
Ton sourire, ta voix, tes défauts, tes pêchés mignons, la douceur de ta peau, ton impatience, tout me manque.
Je continue de vivre, parce qu'il le faut, sans envie.
Je simule pour les autres le plaisir de vivre, encore et toujours. A l'occasion, je me force à m'étonner de quelques banalités pour accorder aux autres un regain d'intérêt.
Mais, aucune compagnie, même des plus fidèles, ne comble ton absence, simplement parce que c'est toi qui me manque.
Je t'aime !
Maintes fois, j'ai pensé que tu reviendrais vers moi, guéri de tes souffrances, débarassé de tes doutes contre lesquels je n'ai pas su ou pas pu t'aider.
Désormais, je sais que tu ne reviendras pas.
Tu as trouvé dans d'autres bras l'équilibre que tu recherchais.
Tu dois aimer ce garçon avec la même intensité que tu m'as aimé, toi qui ne connaît pas la demie mesure
Je m'efface donc définitivement de ton disque dur.
Dans mon coeur, pour toujours, j'aimerai ce garçon que je n'osais pas regarder dans les yeux ce premier soir ou nous nous sommes rencontrés à Flunch.
Il y a des pages que nous n'arrivons pas à tourner.
J'aimerai inscrire ton prénom au registre de mes amitiés. Tu ne le souhaites pas.
Je respecte ton choix.
Comme l'amitié, il y a des sentiments qui ne meurent jamais.
A la fin du mois, j'irai donc seul au PACS auquel je dois assister.
J'y ferais des sourires, je plaisanterai, je m'amuserai.
Au mieux, j'emporterai avec moi un compagnon d'un soir dans ma maudite chambre d'hôtel.
Au pire, et c'est sans doute ce qui se passera, le soir venu, je regagnerai ma chambre, seul.
En fermant les yeux, comme tous les soirs, serrant très fort contre mon torse un oreiller de fortune, je penserai à la chaleur de tes bras.
La douceur de mes larmes m'apaisera.
Je m'endormirai sur cette triste fin, moi, qui souhaiterait tant ne plus me réveiller sans toi.
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